mardi 3 juillet 2012


LA FÊTE DE SAINTS PIERRE ET PAUL, APÔTRES : RÉFLEXION DU 29 JUIN 2012-07-03

Aujourd’hui, l’Église Mère nous invite à célébrer la solennité de Saints Pierre et Paul. Les deux sont des Apôtres, comme nous disent les Saintes-Écritures et la Tradition.

Pierre, l’un des douze, est celui à qui Jésus laissa la responsabilité de toute l’Église. Paul est l’Apôtre aux Nations.

Pierre et Paul n’ont ni le même tempérament, ni la même ampleur dans le dessein. Les conditions dans lesquelles ils ont rencontré le Seigneur ont marqué différemment leur apostolat. Il est alors intéressant que l’Église consacre à ceux deux Apôtres une solennité commune, étant donné qu’ils sont très différents l’un de l’autre. Mais la raison en est que l’un et l’autre ont travaillé, chacun selon sa grâce, à rassembler l’unique famille du Christ. Ils se rejoignent dans la profondeur de leur foi et la ferveur de leur amour pour le Christ. Les deux ce sont complétés dans la mission du Christ. Alors que Pierre est le rocher sur lequel le Christ bâtit son Église, c’est grâce à Paul que cette Église prend son identité - en se détachant du judaïsme - et s’étend dans le monde.

Cette complémentarité se voit clairement au Concile de Jérusalem, où Pierre prend la parole et dit : « Frères, vous le savez : dès les premiers jours, Dieu m’a choisi parmi vous pour que les païens entendent de ma bouche la parole de la Bonne Nouvelle et embrassent la foi » (Ac 15, 17). Mais en voyant de près, c’est Paul au fait, le plus grand missionnaire aux Gentils, qui réalisera ces paroles de Pierre.

Le géni missionnaire de Paul se montre dans le sens que le moment où les autres enseignent que les Gentils doivent passer par le judaïsme – par la circoncision et l’observance de la loi mosaïque – afin de devenir chrétiens, l’Apôtre aux Nations dépasse cette position en disant que seule la foi en Jésus-Christ suffit.

Si l’Église se fonde avec Pierre, elle s’étend dans le monde avec Paul. Les deux Apôtres nous ont transmis l’Évangile ; c’est d’eux nous avons reçu la première annonce de la foi. À cause de cela, ils ont subi le martyre à Rome. C’est pourquoi nous célébrons aujourd’hui en leurs personnes le mystère de l’Église, en tant qu’elle est fondée sur les Apôtres.

La première et la troisième lectures sont consacrées à saint Pierre et la seconde à saint Paul. Les Actes des Apôtres font le récit de la délivrance miraculeuse de Pierre, à la prière de toute l’Église, alors qu’il était prisonnier à Jérusalem.

Après cette expérience de délivrance, l’Apôtre Pierre confesse : « Maintenant je me rends compte que c’est vrai : le Seigneur m’a arraché  aux mains d’Hérode et au sort que me souhaitaient le peuple juif ».

L’Épitre nous livre le dernier message adressé par Paul à son disciple Timothée, alors que, prisonnier à Rome, il se prépare à subir le martyre. Il confesse ainsi : « Tout le monde m’a abandonné mais le Seigneur m’a assisté ».

L’Évangile est celui de la confession de foi de Pierre et de la promesse de Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant : tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise ».

Il y a beaucoup de leçons qui découlent de ces lectures, mais nous nous proposons de n’en tirer que trois :

 Première leçon : c’est la profession de foi qui  est présente dans les trois lectures, quoiqu’en formules différentes. Les deux Apôtres sont au courants que c’est le Seigneur qui les guide dans leur responsabilité de prêcher la Bonne Nouvelle : Dans la première, saint Pierre confesse : « le Seigneur m’a arraché » ; dans la seconde, saint Paul dit : « Tout le monde m’a abandonné, mais le Seigneur m’a assisté » ; dans la troisième, saint Pierre confesse que le Christ est le Messie.

Mais il faut souligner que dans la première lecture, alors qu’il persévérait dans la foi, saint Pierre a été arraché de la prison, grâce à la prière de toute l’Eglise.

Aujourd’hui, le Pape, les Évêques, les Supérieurs, et tous ceux qui ont la charge du peuple de Dieu sont persécutés. Et cela non pas par Hérode comme c’était le cas des premiers Apôtres, mais par des crises qui se présentent dans leur responsabilité de mener le peuple de Dieu au salut : la crise de la foi, de témoignage, de la mission, d’identité du charisme, du personnel, etc. Dans cette tâche, ceux bergers ont appelés à persévérer dans la foi en Christ d’une part et, d’autre part, c’est la responsabilité de toute l’Église de prier pour eux et de les soutenir.

Deuxième leçon : Pierre et Paul sont très différents, mais ils se complémentent en proclamant le même Évangile. Aussi sommes-nous appelés, dans nos diversités à témoigner de l’amour du Christ selon la grâce et les capacités de chacun.

Troisième leçon : lorsque Jésus demande à ses disciples : « Le Fils de l’homme, qui est-il d’après ce que disent les hommes ? », la question est facile à répondre. Mais lorsque la même question est adressée à chacun : « Et vous, que dîtes-vous que je suis ? », elle devient difficile, et beaucoup d’eux se retirent. De même, il est facile lorsqu’on confesse la foi commune, mais aujourd’hui l’Évangile nous défie : Quelles sont l’originalité, la conviction et la spécificité de chacun à l’égard de cette même foi, en cheminant vers notre destin en Jésus-Christ ?

Faisons nôtres ces trois leçons. Ce sera notre prière.

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