LA
FÊTE DE SAINTS PIERRE ET PAUL, APÔTRES : RÉFLEXION DU 29 JUIN 2012-07-03
- Première
Lecture : Livre des Actes des apôtres Chapitre 12, versets 1 à 11.
- Psaume 33.
- Seconde
lecture : Lettre de st Paul à Timothée Chapitre 9, versets 4 à 6 &
17-18.
- Évangile
de Jésus-Christ selon saint Matthieu, Chapitre 16, versets 13 à 19.
Aujourd’hui,
l’Église Mère nous invite à célébrer la solennité de Saints Pierre et Paul. Les
deux sont des Apôtres, comme nous disent les Saintes-Écritures et la Tradition.
Pierre, l’un
des douze, est celui à qui Jésus laissa la responsabilité de toute l’Église.
Paul est l’Apôtre aux Nations.
Pierre et
Paul n’ont ni le même tempérament, ni la même ampleur dans le dessein. Les
conditions dans lesquelles ils ont rencontré le Seigneur ont marqué
différemment leur apostolat. Il est alors intéressant que l’Église consacre à
ceux deux Apôtres une solennité commune, étant donné qu’ils sont très
différents l’un de l’autre. Mais la raison en est que l’un et l’autre ont
travaillé, chacun selon sa grâce, à rassembler l’unique famille du Christ. Ils
se rejoignent dans la profondeur de leur foi et la ferveur de leur amour pour le
Christ. Les deux ce sont complétés dans la mission du Christ. Alors que Pierre
est le rocher sur lequel le Christ bâtit son Église, c’est grâce à Paul que
cette Église prend son identité - en se détachant du judaïsme - et s’étend dans
le monde.
Cette complémentarité
se voit clairement au Concile de Jérusalem, où Pierre prend la parole et
dit : « Frères, vous le
savez : dès les premiers jours, Dieu m’a choisi parmi vous pour que les
païens entendent de ma bouche la parole de la Bonne Nouvelle et embrassent la
foi » (Ac 15, 17). Mais en voyant de près, c’est Paul au fait, le plus
grand missionnaire aux Gentils, qui réalisera ces paroles de Pierre.
Le géni
missionnaire de Paul se montre dans le sens que le moment où les autres
enseignent que les Gentils doivent passer par le judaïsme – par la circoncision
et l’observance de la loi mosaïque – afin de devenir chrétiens, l’Apôtre aux
Nations dépasse cette position en disant que seule la foi en Jésus-Christ
suffit.
Si l’Église
se fonde avec Pierre, elle s’étend dans le monde avec Paul. Les deux Apôtres
nous ont transmis l’Évangile ; c’est d’eux nous avons reçu la première
annonce de la foi. À cause de cela, ils ont subi le martyre à Rome. C’est
pourquoi nous célébrons aujourd’hui en leurs personnes le mystère de l’Église,
en tant qu’elle est fondée sur les Apôtres.
La première
et la troisième lectures sont consacrées à saint Pierre et la seconde à saint
Paul. Les Actes des Apôtres font le récit de la délivrance miraculeuse de
Pierre, à la prière de toute l’Église, alors qu’il était prisonnier à
Jérusalem.
Après cette
expérience de délivrance, l’Apôtre Pierre confesse : « Maintenant je me rends compte que c’est
vrai : le Seigneur m’a arraché
aux mains d’Hérode et au sort que me souhaitaient le peuple juif ».
L’Épitre
nous livre le dernier message adressé par Paul à son disciple Timothée, alors
que, prisonnier à Rome, il se prépare à subir le martyre. Il confesse
ainsi : « Tout le monde m’a
abandonné mais le Seigneur m’a assisté ».
L’Évangile
est celui de la confession de foi de Pierre et de la promesse de Jésus :
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu
vivant : tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise ».
Il y a
beaucoup de leçons qui découlent de ces lectures, mais nous nous proposons de
n’en tirer que trois :
Première leçon :
c’est la profession de foi qui est
présente dans les trois lectures, quoiqu’en formules différentes. Les
deux Apôtres sont au courants que c’est le Seigneur qui les guide dans leur
responsabilité de prêcher la Bonne Nouvelle : Dans la première,
saint Pierre confesse : « le Seigneur m’a arraché » ;
dans la seconde, saint Paul dit : « Tout le monde m’a abandonné, mais
le Seigneur m’a assisté » ; dans la troisième, saint Pierre
confesse que le Christ est le Messie.
Mais il faut
souligner que dans la première lecture, alors qu’il persévérait dans la foi,
saint
Pierre a été arraché de la prison, grâce à la prière de toute l’Eglise.
Aujourd’hui,
le Pape, les Évêques, les Supérieurs, et tous ceux qui ont la charge du peuple
de Dieu sont persécutés. Et cela non pas par Hérode comme c’était le cas des
premiers Apôtres, mais par des crises qui se présentent dans leur
responsabilité de mener le peuple de Dieu au salut : la crise de la foi,
de témoignage, de la mission, d’identité du charisme, du personnel, etc. Dans
cette tâche, ceux bergers ont appelés à persévérer dans la foi en Christ d’une
part et, d’autre part, c’est la responsabilité de toute l’Église de prier pour
eux et de les soutenir.
Deuxième
leçon : Pierre et Paul sont très différents, mais ils se
complémentent en proclamant le même Évangile. Aussi sommes-nous appelés, dans
nos diversités à témoigner de l’amour du Christ selon la grâce et les capacités
de chacun.
Troisième
leçon : lorsque Jésus demande à ses disciples : « Le Fils de l’homme, qui est-il d’après ce
que disent les hommes ? », la question est facile à répondre.
Mais lorsque la même question est adressée à chacun : « Et vous, que dîtes-vous que je suis ? »,
elle devient difficile, et beaucoup d’eux se retirent. De même, il est facile
lorsqu’on confesse la foi commune, mais aujourd’hui l’Évangile nous
défie : Quelles sont l’originalité, la conviction et la spécificité de chacun à
l’égard de cette même foi, en cheminant vers notre destin en Jésus-Christ ?
Faisons
nôtres ces trois leçons. Ce sera notre prière.
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