dimanche 5 décembre 2010

LA PERIODE BIENNALE DE L’INTERCULTURALITE (IMC, R.D.CONGO)

        « Pour que nous en donnions du témoignage ensemble »
  
Les missionnaires  de la Consolata dans le monde entier  ont consacré la période biennale de l’inter culturalité (2008-2009) à  réfléchir, à comprendre, à approfondir, et à vivre le thème de l’inter culturalité des communautés respectives. Le thème interculturalité est  tellement important pour les missionnaires de la Consolata parce que la congrégation  comprend des membres de plusieurs nationalités et  de cultures variées.  Il est très important pour les membres des communautés respectives de partager et de donner leurs contributions. Egalement important, on a besoin  de partager avec un spécialiste dans ce domaine-là, pour compléter, comprendre et en même temps approfondir le thème.
Prenant tout ça en compte, la commission de la formation de base au niveau de la région R.D.C. a organisé une session de l’interculturalité visant à bien comprendre et à bien approfondir cette dimension-là.  L’événement a eu lieu à Kimbondo, au complexe de la maison régionale, qui se compose de La Maison régionale-même, du Séminaire Antonio Barbero (philosophie), et de la propédeutique,  le 21 /03/2009 et le 22/03/2009. Les bénéficiaires de cette session étaient les trois maisons de formation (propédeutique, philosophie et théologie), plus nos confrères de la maison régionale.
Le père Baudouin, O.M.I., Recteur de l’institut Saint Eugène Mazenod, et qui est un spécialiste dans le monde de l’inter culturalité, a animé la session. Il a divisé sa conférence en trois parties : premièrement, l’internationalité et l’inter culturalité, leurs chances et défis ; deuxièmement, la connaissance de soi, et troisièmement la vie communautaire par rapport à l’inter culturalité-ainsi qu’avec qui former la communauté.
Le conférencier a continué à dire que notre capacité à gérer les différences qui se trouvent dans les cultures et nations différentes est très importante pour un missionnaire d’aujourd’hui. Ainsi, il a défini l’interculturalité comme étant la capacité et l’action d’intégrer, d’assimiler  et de vivre plusieurs cultures des nationalités et milieux différents.  C’est le fait que plusieurs cultures se rencontrent, s’accordent sur certains points et même décident de vivre ensemble. L’inter culturalité se réalise vraiment où les membres des nationalités différentes et milieux culturels différents vivent ensemble d’une manière harmonieuse et intégrée. Quand tout cela se réalise, la vie missionnaire et religieuse devient possible et la communauté peut vivre en harmonie et en amour du Christ, qui envoya ses apôtres dans le monde entier, proclamer à toutes les nations et cultures la Bonne Nouvelle.
Le conférencier a regretté que l’inter culturalité ne se réalise pas souvent dans les communautés religieuses. Parfois, les différences culturelles sont si mal gérées qu’on a souvent des  conflits et des malentendus parmi les membres. L’inter culturalité comprend une bonne connaissance et une compréhension mutuelle.
Quand des membres se rencontrent et forment une communauté, une nouvelle alliance naît. Chaque culture a quelque chose de bon, de neuf et de spécifique, ainsi elle apporte une recherche qu’on ne peut découvrir qu’en appréciant, en comprenant, et en apprenant sa propre culture. Sinon, on peut s’égarer à cause de nos préjugés. Ça exige de sortir de soi pour aller rencontrer l’autre. L’autre nous aide à nous évaluer, à nous faire une réflexion /introspection, et à bien nous connaitre. Ainsi, rencontrer l’autre est une chance dans la vie, qui nous aide à nous découvrir.
Malheureusement, sortir de soi pour aller rencontrer l’autre n’est pas si facile. Il y a toujours de la crainte ou de l’insécurité pour moi, à cause du fait de percevoir l’autre comme une menace. C’est pourquoi chaque rencontre constitue un combat. Mais, cette sortie est toujours possible avec beaucoup de courage et de confiance.
Quand deux ou plusieurs cultures se rencontrent,  une troisième ou une autre culture naît. Elle a sa spécificité, et elle est  différente  des premières. En formant une autre culture, le point de référence ne doit jamais être l’une de ces cultures qui se sont rencontrées, mais Christ-même, motivée par l’esprit du fondateur, et faire la pratique grâce aux  contributions de chacun.
 Dans la vie missionnaire et religieuse, le projet de vie communautaire devient la nouvelle-née et la culture spécifique de chaque communauté. Le C.P.V. devient ainsi riche quand chaque membre a la volonté de recevoir et de donner  mutuellement. L’idée qu’une culture est supérieure à une autre, qui peut conduire  quelqu’un à imposer sa culture aux autres doit être découragée.
Avant de bien comprendre l’autre, il faut  qu’on se connaisse bien. La connaissance et l’appréciation de soi permet de créer un équilibre en soi-même. Cette aventure de se découvrir commence par les questions : Qui /que suis-je ? Qui/que veux-je devenir ? De quoi suis-je capable/incapable ? Et alors, on fera l’exercice suivant : D’abord faire une introspection, entrer dans son obscurité, découvrir ses points forts et ses points faibles ; ensuite, les accepter et les accueillir avec toute humilité et en toute confiance ; et enfin, apprendre comment les dominer pour qu’on se domine. Celui/celle qui ne peut pas s’accepter ne peut, non plus, accepter l’autre car il/elle résiste à la réalité en tenant « je suis qui/quoi je suis » au lieu de s’appliquer pour s’améliorer. Une personne libre c’est celle qui mène une vie équilibrée avec lui-même, et avec les autres en confiance.
Ce n’est qu’après avoir eu une profonde connaissance et une acceptation de soi qu’on peut se présenter devant l’autre en toute authenticité car à ce moment-là on peut créer de la place en soi-même pour l’autre. C’est seulement celui qui connait bien l’organisation de sa maison qui peut y faire de nouveaux agencements pour loger sa famille  grandissant, et aussi accueillir non seulement ses visiteurs habituelles, mais aussi ceux qui sont inattendus.
Après tout ça, on pourra se présenter devant l’autre en toute authenticité- que l’autre me considère tel que je suis et que je le considère tel qu’il est et on s’accepte l’un l’autre en toute sincérité « ne jamais avoir honte de ce que l’on est » - Tel est le plus grand principe pour être vrai avec moi-même et vivre heureux avec l’autre .
La communauté est un lieu par excellence où se vit l’inter culturalité. Elle est une mise en commun, maintenue et effectuée par un désir, une mission, une vision et un objectif de vie.  C’est un lieu de foi où nous rencontrons Dieu le Père, un lieu de fraternité où nous vivons en célébrant la joie et la vie ; un lieu de formation où nous apprenons l’un l’autre dans la confiance qui implique le respect de chacun ; un lieu de partage, de recherche, de pardon ; un lieu où on peut atteindre la maturité humaine et spirituelle, où on arrive à comprendre et à respecter  le rythme de chacun. La communauté se forme autour de Christ où différents caractères  se rencontrent et se complètent  dans la sagesse du supérieur et à la collaboration de tous les membres.
  Avec qui former la communauté ? La communauté est différente du mariage ou de l’amitié. Alors qu’en mariage ou en amitié on choisit avec qui vivre ensemble, dans la communauté c’est Dieu qui choisit nos confrères : « les amis, on les choisit, mais pas les confrères.  C’est Dieu qui nous les donne et acceptons-les avec foi » Ainsi, on attend de nous tant de foi, de confiance, de courage, de sacrifice, de maturité et de compréhension.  Cependant, nous devons être différents pour que la communauté soit complète, sinon, elle ne le serait plus. Pourtant, nous ne devons pas nous attendre évoluer  même rythme pour chacun, car chacun bouge en un rythme différent. Ce qu’on doit faire c’est nous encourager l’un l’autre, en donnant à chacun la même chance mais aussi en décourageant des faiblesses « toutes les blessures peuvent se guérir, mais pas au même rythme  nous que pensons ! »
« L’inter culturalité est un défi, mais aussi, une chance dans le monde »
Le conférencier l’a conclue en nous laissant une série de questions sur quoi réfléchir :
                                                       *Quels sont nos fréquents points de divergence et pourquoi ?
  *Quels sont nos fréquents points de convergence et comment les vivons-nous ?

La session a pris fin avec une célébration de la messe, officiée par le Père Kota, imc, car le Père Baudouin est parti immédiatement après avoir donné sa dernière conférence pour un autre rendez-vous. Le père Kota, imc travaille en Côte d’Ivoire, mais à ce moment-là il était au Congo pour ses vacances.
   <<<Cet article est aussi publié dans le Site des Missionnaires de la Consolata: http://www.consolata.org/>>>






                 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire